Le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), sorti hier, est une sévère mise en garde : il faut contenir le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici la fin du siècle. Pour cela, nous devons engager des transformations « rapides » et à une échelle « sans précédent ». « Chaque petit excès de réchauffement supplémentaire compte. Passer au-delà de 1,5°C accroît le risque de changements profonds voire irréversibles », met en garde le GIEC. Ceci reste techniquement possible, mais il faudra réduire de 45% par rapport à 2010 nos émissions de gaz à effet de serre en 2030. « En clair, cela veut dire les diviser par 2 entre 2020 et 2030 » précise le climatologue Jean Jouzel. Ce ne sera pas une mince affaire, mais il est urgent de s’y atteler.
Au niveau mondial, les trois dernières années sont les plus chaudes jamais observées depuis le début des relevés. La région alpine est particulièrement vulnérable et connaît déjà un réchauffement de plus de 2°C, alors que la moyenne mondiale se situe à +0,8°C. Les bouleversements se font déjà sentir en Haute-Savoie avec des cours d’eau asséchés, un lac d’Annecy à marée basse, des menaces sur les réserves d’eau potable et des effets déjà réels sur l’activité agricole. La montagne et son économie sont touchées, avec des éboulements et écroulements de plus en plus réguliers, la perte de 30% du volume d’un glacier comme celui des Bossons, l’univers de la haute montagne devenu trop dangereux en été pour les activités touristiques et des saisons hivernales raccourcies.
35 associations de Haute-Savoie se sont regroupées pour lancer un appel à tous les élus du département afin qu’ils prennent des décisions favorisant la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Le secteur des transports est le premier émetteur de GES en France et il est impératif de limiter les émissions de ce secteur et surtout de cesser de les augmenter.
Nos associations demandent donc aux élus la suspension des projets routiers prévus en Haute-Savoie, afin qu’ils soient évalués au regard de leur impact sur le climat et de vérifier leur compatibilité avec les nouvelles préconisations du GIEC.
Les alternatives sont connues et documentées : se déplacer moins, mieux et autrement. À cette fin, l’argent des contribuables doit servir à mettre en place des transports en commun véritablement attractifs (ne ratons pas le train du Léman Express) et à favoriser le covoiturage et les modes de déplacement actifs (vélo, marche), plutôt qu’à faire des routes.
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